PROPOS INTRODUCTIFS
Par le Pr Jean-François AKANDJI-KOMBÉ (Modérateur)
Au nom de l’Académie africaine de la pratique du Droit international, permettez-moi d’abord de vous souhaiter la bienvenue et de vous saluer. Soyez aussi toutes et tous, en vos rangs et qualités, remerciés pour avoir choisi de rehausser de votre présence cette réunion et, plus tard, d’enrichir nos échanges. En ce disant, permettez que je réserve une mention particulière aux Honorables Juges de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ainsi qu’au Président de cette Cour qui nous font l’honneur et l’amitié d’être présents parmi nous.
C’est avec un immense plaisir que je reçois Mme la Professeure Laurence Burgorgue-Larsen. Un plaisir d’autant plus grand qu’en même temps que la collègue, c’est aussi une amie que je reçois, une amie de longue date.
Chère Laurence, tu as bien voulu accepter d’ouvrir cette nouvelle ligne d’activités de l’Académie dénommée « Les Jeudis de l’Académie ». Les Jeudis de l’Académie, ce sont des conférences ouvertes, données par des personnalités africainement et internationalement reconnues pour leur expertise et / ou pour leur expérience particulières, sur des sujets juridiques africains majeurs ou sur des enjeux du monde qui touchent à l’Afrique.
L’Académie est honorée que ce soit précisément toi qui ouvre cette série des Conférences. Et cela d’abord, et évidemment, en raison de ta notoriété, qui n’est plus à faire, dans le milieu aussi bien académique, doctrinal que pratique.
Bien des auditeurs d’aujourd’hui sont tes étudiants ou l’ont été, et bien d’autres, en tant que jeunes chercheurs, t’ont rencontré au moins virtuellement dans le cadre de leurs recherches. Ce qui rend presque superflue toute présentation. En tout état de cause, cela me permet de me limiter à quelques mots.
Mesdames et Messieurs,
Chères auditrices et chers auditeurs,
Notre invitée d’honneur et conférencière d’aujourd’hui est Agrégée des Universités, Professeure de Droit public à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, où, notamment, elle est membre de I’Institut de Recherche en Droit international et européen de la Sorbonne (IREDIES) et dirige le Master 2 « Droits de l’Homme et Union européenne ».
Son expertise juridique est internationalement reconnue et sollicitée, ce qui se traduit notamment par le fait qu’elle est membre de nombreuses sociétés savantes, qu’elle participe aux Comités scientifiques et contribue à de nombreuses Revues juridiques internationales francophones, anglophones et hispanophones, et qu’elle est invitée à ce qui s’apparente bien à un tour du monde des conférences de haut niveau, sur les 5 continents. Je me dois d’ajouter qu’en dehors de l’Université, Mme la Professeure Burgorgue-Larsen a assumé plusieurs hautes fonctions, parmi lesquelles celles de juge, puis de Présidente du Tribunal constitutionnel d’Andorre.
Pour finir, ses nombreuses publications couvrent les thématiques de droit international des droits de l’homme, de droit communautaire, de droit constitutionnel et, surtout, de droit comparé.
Doit tout particulièrement être signalé, parce qu’elle a fourni le prétexte à la présente invitation, son dernier ouvrage qui a pour titre titre « Les 3 Cours régionales des Droits de l’Homme in context », publié en 2020 aux éditions A.Pedone. L’ouvrage est consacré à la présentation et à l’analyse comparée des trois cours régionales des DH : Cour européenne des Droits de l’Homme, Cour interaméricaine des Droits de l’Homme et Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Par-delà les Cours, ce sont les systèmes régionaux de protection et les jurisprudences protectrices qui sont ainsi passés au crible.
Cet ouvrage souligne, si besoin en était encore, que notre conférencière du jour est une des meilleures spécialistes des problématiques de protection des droits de l’homme en Afrique.
La perspective retenue pour cet ouvrage me permet de souligner un point qui me paraît fondamental pour le développement du droit international africain, et sur lequel j’attire tout particulièrement l’attention des jeunes chercheurs. Il est que le droit international africain se développe – et est à développer – dans une interaction avec les autres aires juridiques. Il a aussi tout à gagner à ses interactions avec les autres systèmes juridiques de par le monde, et ceci d’un double point de vue. D’un côté, en effet, il trouve à s’enrichir des concepts, méthodes et pratiques élaborés et établis ailleurs, moyennant bien sûr leur nécessaire adaptation. D’un autre côté, et ceci me paraît particulièrement important, cette interaction rend possible le rayonnement du droit africain, dont les bonnes démarches et pratiques pourront être reprises à leurs comptes par les institutions des autres continents.
Bref, c’est en se hissant à la hauteur où la Professeure Burgorgue-Larsen a placé son regard avec cet ouvrage que l’on peut œuvrer à un meilleur droit africain, ouvert, adapté à notre temps et à nos sociétés, en même temps qu’effectif.
Cette manière de placer le regard et les ambitions vaut tout particulièrement dans le domaine des droits de l’homme, et pour ce qui est du positionnement et de la contribution de la Cour ADHP, ainsi que la présentation qui va suivre et nos échanges devraient le montrer.
Il n’est alors que temps que je donne la parole à notre invitée.
Madame la Professeure, chère Laurence, tu as la parole, pour une présentation durant le temps que tu jugeras nécessaire, à la suite de quoi s’ouvrira un temps d’échange entre nous.
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