La création d'une "Section Gouvernance et Contentieux Frontières Africaines" au sein de l'Académie Est une initiative pertinente et nécessaire pour aborder les questions juridiques complexes liées à la gouvernance des frontières en Afrique. Cette section pourrait également se pencher sur les aspects juridiques des contentieux frontaliers entre les pays africains. Voici comment une telle section pourrait être structurée :
L’adoption de cette section a fait l’objet d’un important travail de préparation au niveau des experts et juristes africains et internationaux. Depuis sa première édition en novembre 2017, le Colloque annuel l’Académie africaine de la pratique du droit international et de la 2ème édition qui s’est tenu le 10 octobre 2018 ; Le contentieux des espaces maritimes africains : enjeux, defis et strategies et le 3eme édition 25 septembre 2019, Contentieux des espaces maritimes africains dans tous ses états l’Académie s’empare de ce sujet stratégique pour l’avenir de l’Afrique et le met en débat annuellement en s’engageant dans une nouvelle exploration, exigeante de la place du programme frontière dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
L’aménagement de frontières incontestées et pacifiées est une condition essentielle de la progression de l’intégration régionale et donc du développement économique de l’Afrique. La persistance des conflits en Afrique puise sa source dans l’existence de différends frontaliers entre plusieurs pays, la répartition inéquitable des ressources naturelles L’interaction entre la régulation des frontières et celle de la paix est de plus en plus forte. L’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, acceptée dans son principe, pose problème dans de nombreux cas au niveau de son application. La raison en est le plus souvent le caractère imprécis des limites frontalières, fondées sur des bases géographiques, topographiques et sociologiques mal maîtrisées à l’époque coloniale, et qui n’ont guère fait l’objet d’un travail d’éclaircissement, de confirmation et de
balisage sur le terrain dans les 60 ans écoulés. .
Bien qu’un grand nombre de litiges aient été réglés par un accord ou une intervention d’une tierce partie (arbitrage, tribunaux internationaux…), il ne fait aucun doute que la plupart des délimitations des frontières terrestres et de l’espace maritime restent encore à résoudre, en particulier en ce qui concerne le plateau
continental, où résident la plupart des ressources naturelles. D’autre, l’évolution économique mondiale amène les États à repenser leurs frontières en termes de flexibilité et de coopération. D’autre part, même dans les unions douanières et économiques, les frontières restent la marque la plus visible de la souveraineté d’un État sur un territoire. L’incertitude qui règne sur les frontières constitue en outre une entrave réelle à I’accélération des processus d’intégration. Jusqu’à présent, seul un nombre limité de traités relatifs aux délimitations ont été conclus entre les Etats africains et ces instruments ne sont pas tous entrés en vigueur. Plusieurs délimitations maritimes sont encore indéfinies, notamment en raison de la complexité due à la configuration
géographique particulière des côtes de certains Etats. La montée de la mondialisation a entraîné une maritimisation de l’économie qui a eu un double impact en Afrique. D’une part, la flambée du transport maritime, la découverte des hydrocarbures off-shore, la convoitise des ressources halieutiques africaines et, d’autre part, la montée de l’insécurité maritime ou de la criminalité
maritime : piraterie maritime, terrorisme maritime, pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui accompagnent ce processus de mondialisation. Dans cette optique, l’enjeu principal est alors devenu la sécurisation de la mer. Avec ses 38 États côtiers ou insulaires, sur les 54 États membres que compte l’UA, l’Afrique reste un continent à vocation maritime, dont le produit intérieur brut est largement tributaire du commerce océanique. En effet, 90 % des importations et exportations transitent par la mer, et de nombreux corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques traversent l’espace maritime africain.
Cette section a pour vocation de rassembler les juristes africains et étrangers et une diversité d’acteurs, praticiens et chercheurs pour jeter un regard neuf sur les grandes jurisprudences internationales à partir des affaires africaines dans une approche comparée et transdisciplinaire. Elle se veut être un lieu de dialogue et d’échanges autour des enjeux et défis et propose une expertise juridique s’appuyant sur les compétences de ses membres et de ses partenaires.
La section s’appuie non seulement sur l’expertise des juristes qui en sont membres ainsi que des sociétés savantes et instituts de recherche poursuivant des fins analogues avec qui elle coopère, mais aussi sur l’ensemble de ses partenaires scientifiques et industriels. Pour tout projet de partenariat, merci de contacter directement le Président de section, Yacouba CISSE. (Ycisse2009@yahoo.fr).
Pour toute personne souhaitant rejoindre la section afin d’être informée de son activité et de participer aux projets de recherche ou aux évènements publics ou fermés qu’elle organise, merci d’envoyer une lettre de motivation et un curriculum vitae à. Yacouba CISSE. (Ycisse2009@yahoo.fr)
Ambassadeur de Côte d'Ivoire en République d'Autriche et permanent Représentant à l'Internationale Organisations à Vienne.