Les sociétés actuelles vivent des périodes de crises mondiales intenses aux impacts durables en lien avec le climat, les pandémies et la santé en général, mais aussi les conflits armés et les accélérations numériques. Au cours du prochain demi-siècle, notre monde prévoit de se recréer au carrefour de deux trajectoires mondiales cruciales. Le premier est la poursuite d’une économie de croissance écologiquement durable, qui suscite l’impératif d’une transition sans heurts vers une énergie propre, tandis que l’autre est l’ascension rapide de l’ère numérique, où l’adoption de la technologie et les compétences requises nous propulsent vers des progrès sans précédent. Selon les projections des Nations Unies, il est prévu que d’ici 2050, l’Afrique représentera 26% de la population mondiale. À l’heure actuelle, le continent peut se targuer d’avoir la population la plus jeune au monde, avec 70 % de ses jeunes âgés de moins de 30 ans. Cette composition démographique distinctive, associée à l’expansion démographique rapide de l’Afrique, à la promesse d’un dividende démographique, à une éthique entrepreneuriale palpitante et à une adoption toujours croissante de la connectivité, soulignent collectivement le potentiel de l’Afrique à recalibrer sa gestion de l’environnement qui ouvre la voie à un changement de paradigme mondial plus intelligent, plus consciencieux et plus respectueux de l’environnement.
L’Afrique détient environ 30 % des réserves minérales du monde, 65 % de ses terres arables et 10 % de ses sources d’énergie renouvelables internes, et sa pêche génère une valeur estimée à 24 milliards de dollars. La couverture de la forêt ombrophile africaine est la deuxième plus grande au monde, après l’Amazonie. Les tourbières du bassin du Congo, par exemple, stockent près de 30 % du carbone des tourbières tropicales de la planète, soit l’équivalent d’environ 20 ans d’émissions de combustibles fossiles des États-Unis d’Amérique. Mais près de 3 millions d’hectares de forêts ombrophiles en Afrique disparaissent chaque année, entraînant une dégradation des sols et des régimes climatiques instables qui réduisent le produit intérieur brut de la région de 3 % par an . La gestion durable et l’utilisation judicieuse des considérables richesses naturelles de l’Afrique sous-tendront la renaissance économique du continent africain qui conduira au maintien de la paix et de la stabilité et encouragera les investissements dans le développement socio-économique. La demande accrue de minéraux nécessaires aux technologies des énergies renouvelables, tels que le cobalt, le cuivre, le nickel, le lithium et les terres rares, peut alimenter la spéculation corrompue sur les réserves et attirer des investissements illégitimes dans des projets miniers. Les régulateurs pourraient accélérer l’approbation des licences et contourner la législation en vigueur pour répondre aux demandes de production. La divulgation des contrats aide à instaurer la confiance, à promouvoir un engagement ouvert et transparent et à contribuer au développement social, économique et institutionnel des pays et communautés hôtes. Dans ce paysage dynamique et transformateur, la CHARTE DURABILITE POUR L’AFRIQUE est en passe d’être un catalyseur indispensable du changement, favorisant les efforts collaboratifs, les solutions innovantes et les stratégies visionnaires qui définiront le rôle de l’Afrique dans l’élaboration du métarécit de la durabilité. L’Agenda 2030 tourne autour de 5 domaines clés - les 5P : pour les Peuples, pour la Prospérité, pour la Paix, pour la Planète, par les Partenariats. À mi-chemin de l’échéance du Programme 2030, le Rapport sur les objectifs de développement durable 2023 tire la sonnette d’alarme, alertant que les progrès réalisés à l’échelle globale demeurant jusqu’ici nettement insuffisants: seuls 12% des cibles des ODD apparaissent aujourd’hui pleinement atteignables, alors que, pour au moins 50% d’entre elles, les acquis restent à des niveaux assez faibles, tandis qu’ils stagnent ou même reculent pour près de 30% des cibles, en particulier celles concernant la pauvreté, la faim et le climat.
Vision
Notre monde est en pleine mutation. Aujourd’hui, plus que jamais, le secteur privé joue un rôle essentiel dans la préservation d’un avenir durable pour les générations futures. Chacune des neuf voies de transformation contient dix domaines d’action pour la décennie à venir, conçus pour aider les entreprises à apporter des changements transformateurs dans leurs stratégies, leurs opérations commerciales et leur impact sur la société. L’entreprise a ainsi un nouveau rôle social et politique global dans la gouvernance mondiale. Elle est directement assujettie au droit international des droits de l’homme
et de l’environnement qu’elle doit respecter. Cette délégation de service public extraterritoriale s’explique par le fait que seules les entreprises ont le pouvoir de veiller a` l’application du droit par tous ses contractants et sous contractants, dans toute sa chaîne de valeur.
L’année 2023 a marqué plusieurs anniversaires importants dans l’élaboration du droit. Cette année est marquée pour l'Afrique par la célébration du 60ème anniversaire de la création de l'Organisation de l'Unité Africaine qui recoupe d’autres jalons temporels tels que le 20ème anniversaire de l’UA et le lancement de la deuxième décennie de mise en œuvre de l’Agenda 2063, 20e anniversaire de la Convention Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 20e anniversaire de Initiative pour la transparence dans les industries extractives(ITIE). Ces anniversaires constituent un moment propice à la réflexion sur le pouvoir du droit dans la mise en place des changements transformateurs nécessaires pour faire face aux crises environnementales du changement climatique, de la destruction de la nature et de la pollution.
Objectifs
- Être une alliance pertinente et efficace pour les initiatives orientées vers la durabilité
- Façonner le rôle des entreprises dans la réalisation de la durabilité
- Mobiliser les acteurs non étatiques pour qu’ils prennent des mesures rigoureuses et immédiates afin de réduire de moitié les émissions mondiales
d’ici 2030 - Aider à informer, à façonner et à piloter les normes, les politiques et les réglementations nécessaires pour s’aligner à l’agenda 2063
- Lancer une plateforme numérique destinée à faciliter la coopération, la coordination et la mise en réseau entre les entreprises, les gouvernements, les institutions du savoir et les organisations de la société civile impliquées dans la durabilité
- Impulser une charte qui fixer le cap de la durabilité